A la découverte de la Vale do Cafe

Publié le par Pauline

Rio de Janeiro et Sao Paulo, 2 villes désormais bien connues de tous. La 1ère n'en est pas à ses débuts sur la scène mondiale, elle a même connu le privilège, fut un temps, de porter le titre de capitale. Loin des tumultes de la vie politique, elle se fait une nouvelle jeunesse baskets au pied: Jeux Panaméricains en 2007, Coupe du Monde de Foot en 2014 et JO en 2016. La 2nde est une jeune pousse qui ne cesse de grandir, des dollars scintillants plein les yeux: des immeubles toujours plus hauts et plus grands, des prix qui flambent et des bouchons démesurés.

 

Rio de Janeiro et Sao Paulo ce sont aussi 2 états parmi les 26 que compte le pays. Il suffit de quitter la grande ville, la capitale de l'état comme on la nomme ici, pour plonger la tête la première dans un autre Brésil. Le Black Berry n'y passe pas très bien et tant mieux! On peut le couper et le ranger dans la boite à gants sans remord. La voiture avale les kilomètres, 100, 200, 300, 400, et puis on arrête de les compter. On regarde juste devant nous, nous sommes en WE pour 3 jours!

 

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L'état de Sao Paulo est derrière nous, nous pénétrons l'arrière pays fluminense, c'est à dire de Rio de Janeiro. Centre de beaucoup de convoitise durant de longues décennies avec l'Estrada Real qui acheminait les trésors du Minas Gerais jusqu'à Paraty puis avec la production de café à la fin du 19ème siècle, cette région cache dans ses vallées de superbes vestiges du faste de la grande époque coloniale portugaise. Vassouras, Conservatoria, Valença sont autant d'étape dans cette vale do Paraiba do Sul, qui est aussi la vale do cafe, qui vous invitent à découvrir l'histoire du Brésil, pas celui qui s'écrit aujourd'hui dans les centres financiers de Sao Paulo et qui inonde la presse économique mais celui qui a agité ce pays continent à l'époque où on y arrivait en bateau de toute l'Europe pour y tenter sa chance, la misère étant soit disant moins pénible au soleil.

 

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Pour mieux comprendre les cycles qui ont animé cette région rien de mieux que de visiter une fazenda d'époque. Par le plus grand des hasard, nous nous sommes arrêtés à la Fazenda Vista Alegre. Nous avons été très bien reçus par les propriétaires du lieu qui vous racontent avec beaucoup de détails tout ce qu'a vu et accompagné cette maison au fil des siècles. Tour à tour 1ère école pour enfants d'esclaves du Brésil, puis 1ère fromagerie du pays initiée par un Danois ayant fui la Scandinavie, elle se laisse aujourd'hui parcourir par les curieux qui souhaitent connaitre et comprendre un peu de l'histoire du Brésil. 

 

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Même les écuries construites il y a seulement 15 ans par le dernier propriétaire respectent les codes de l'architecture coloniale portugaise. Pour l'anecdote, quand j'ai passé cette porte, à ma plus grande surprise je suis tombée nez à nez avec un cheval brossé, sellé, guettré, comme s'il m'attendait. Il s'en ait fallu de peu pour que je mette le pied à l'étrier!  

 

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Nous continuons notre route, toujours plus de kilomètres, au mileu des vélos et des Fuscas (VW Coccinelle).

 

Dernière étape, Petropolis, ancienne cité impériale, créée par l'Empereur Don Pedro I et où son fils Don Pedro II venait séjourner pendant l'été pour fuir la chaleur étouffante de Rio.

Avec son palais rose bonbon et ses maisons cossues, il fait bon flaner le long de ses avenues, sur les traces de Stephan Zweig qui l'avait choisie pour dernière résidence. 

 

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A l'écart des circuits touristiques habituels (excepté Petropolis), l'arrière pays fluminense vaut largements les centaines de kilomètres que nous avons parcourus (qui ont d'ailleurs fini par dépasser le numéro à 4 chiffres) et le pneu crevé qui nous a laissé sur le bord de la route pendant une bonne heure du cambouis plein les mains. Nous aurions aimé avoir le double du temps pour nous arrêter dans tous les villages que nous avons traversés à vive allure ou pour passer la porte de toutes les petites églises aux couleurs si pittoresques. En plus d'éteindre notre Black Berry, nous aurions aimé nous défaire de cette montre scellée à notre poignier et incrustée dans un coin de notre tête: plus de présent, encore moins de futur, juste un riche passé à revivre et à apprécier. 

Publié dans Voyages

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